La mort cérébrale (encéphalique)
Au Québec, comme ailleurs dans le monde, il existe deux types de dons d’organes potentiels après...
La collaboration et la mobilisation conjointe entre le secteur de la santé et le secteur de l’éducation démontrent l’importance que tous ces professionnels accordent à ce programme d’éducation au don d’organes et de tissus et à la santé.
Dans mon rôle d’infirmière ressource, j’accompagne des familles qui traversent des événements difficiles et bien souvent, la perte d’un être cher. Mon rôle est de les accompagner et de les soutenir dans ces événements inattendus et l’état de choc qui s’en suit. Lorsque malheureusement nous sommes devant une situation d’irréversibilité et que le décès est imminent et certain, c’est tout leur monde qui s’écroule. Dans ce moment chargé en émotions et souvent vide de sens, les professionnels de la santé doivent leur expliquer les différentes options possibles pour la fin de vie et valider avec la famille ce que le patient désirerait. Lorsque les options de faire un don d’organes ou de tissus sont possibles, nous constatons que la décision n’est pas toujours facile à prendre, surtout si les volontés du patient ne sont pas connues. Les familles veulent respecter les désirs et valeurs de leurs proches, mais lorsqu’ils n’ont jamais eu ce genre de discussion avant, c’est souvent beaucoup plus difficile.
C’est donc pour aider ces familles que j’ai décidé de m’investir davantage dans la promotion du don d’organes et de tissus. Non pas pour convaincre les gens, mais plutôt pour leur offrir des informations justes, une meilleure compréhension du processus et pour les inviter à réfléchir au niveau personnel à ce qu’ils voudraient. En discutant de leur volonté avec leurs proches ou en émettant leurs désirs d’une autre façon, ils faciliteront la prise de décision de leur famille lorsque le moment sera venu.
C’est avec ce désir de faire une différence et dans le cadre d’un projet scolaire que j’ai fait la découverte de l’organisme Chaîne de vie et la rencontre de Lucie Dumont.
Devant la richesse incroyable de ce matériel pédagogique et cette expérience unique qui est offerte aux jeunes de devenir des ambassadeurs de la discussion en famille, j’ai commencé à m’intéresser davantage au programme. Après plusieurs démarches auprès des établissements de la région et grâce au soutien de plusieurs acteurs clés, ce sont toutes les écoles secondaires de la région de Sherbrooke qui ont embarqué dans le mouvement Chaîne de vie afin d’offrir cette expérience enrichissante aux jeunes de 15 à 17 ans. Cette collaboration et cette mobilisation conjointe du secteur de la santé et du secteur de l’éducation démontrent l’importance que tous ces professionnels accordent à ce programme d’éducation au don d’organes et de tissus et à la santé.
En espérant que la région de l’Estrie, par ce partenariat novateur, saura convaincre d’autres régions à embarquer dans le mouvement Chaîne de vie afin d’offrir à tous les élèves du quatrième ou cinquième secondaire et à leurs enseignants ce cadeau, cette expérience unique qui changera leur vision de la vie et de la santé.
Les infirmières ressources et les autres professionnels de la santé ont à cœur d’aider les familles à prendre des décisions éclairées et à les accompagner pour respecter les volontés des patients décédés, mais pour y arriver il est essentiel d’agir en amont par l’éducation et la sensibilisation de toute la population. C’est avec des jeunes ambassadeurs sensibilisés, une population informée, et des professionnels engagés que l’on pourra certainement sauver plus de vies et favoriser une meilleure santé pour tous!
Sara Lemieux-Doutreloux,
Infirmière ressource au CIUSSS de l’Estrie CHUS
Au Québec, comme ailleurs dans le monde, il existe deux types de dons d’organes potentiels après...